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Le féminisme, Partie 1.

Cet article est le premier d'une liste de plusieurs sur un sujet qui me tient à coeur : le féminisme. En effet, suite à une énième discussion houleuse avec deux amies autoproclamées féministes, j'ai éprouvé l'envie de perdre des dizaines d'heures à écrire ces articles, à les documenter et à les sourcer. Vous avez intérêt à les lire. Tous. Bande d'enfoiré-es (profitez-en, c’est la première et dernière fois que j’utilise cette merde infâme d’écriture inclusive. Pour vous insulter. Y a quoi ?)





Le féminisme étant un concept pas si récent que ça et particulièrement complexe, constitué de nombreuses couches et catégories, je me voyais mal commencer cette série par autre chose qu'un historique, concis mais néanmoins aussi exhaustif que possible.





Le terme et sa signification sont pluriels, et selon certains, ont plus ou moins toujours existé : on parle alors de proto-féminisme, pour désigner le féminisme qui précède les premières formes et les précurseurs du féminisme moderne tel qu'on le connait aujourd'hui. 


En effet, si le terme tel qu'on l'entend aujourd'hui est attribué au fils d'Alexandre Dumas en 1872, certaines mesures prises au fil du temps ont contribué à faire avancer les droits des femmes, et ce dès le XIIIè siècle, dans un contexte inattendu et improbable : la religion. 


  • Le pape Innocent III, lors du douzième concile œcuménique qui s'est tenu au Palazzo Laterano (la demeure du pape jusqu'au XIVè), a déclaré le mariage comme étant l'objet de deux volontés, et non de deux corps. Cette mesure fut prise afin d'empêcher les mariages clandestins, et de s'assurer que les deux mariés consentent, sans qu'aucun ne soit forcé par l'autre.
  • On trouve également Christine de Pizan, première femme française écrivaine à avoir pu vivre de ses œuvres au début du XVè, qui décrit la grandeur de femmes de son temps, et écrit une thèse sur l'égalité hommes-femmes via l'éducation.
  • En 1673, François Poullain de la Barre, enseignant, prêtre et philosophe cartésien, précurseur des théories féministes modernes, publie à compte d'auteur (et de manière anonyme) De l'égalité des deux sexes, discours physique et moral où l'on voit l'importance de se défaire des préjugés, ouvrage dans lequel il applique les principes de la philosophie de René Descartes pour démontrer que les inégalités dont sont victimes les femmes relèvent d'un préjugé culturel, et non d'un quelconque fondement naturel. Tout comme de Pizan, il préconise pour les femmes une éducation et une instruction égales à celle des hommes.
  • À la même époque, Marie de Gournay, fille "de coeur" (et possiblement amante) de Montaigne, publia notamment la troisième édition des Essais, rectifiée et corrigée par Montaigne lui-même avant sa mort. Après s'être instruite par elle-même, en marge de l'éducation féminine classique donnée par sa mère (elle a appris le latin et le grec en secret et en autodidacte), Marie manœuvre habilement auprès notamment de Henri IV et de Louis XIII, et obtient du cardinal de Richelieu le versement d'une pension royale qui lui permettra de publier à compte d'auteur ses propres écrits, notamment Égalité des hommes et des femmes en 1622, et Les Femmes et Grief des Dames en 1626, ouvrages dans lesquels elle prône la nécessité d'une égalité totale entre les hommes et les femmes. 






Ces manifestations éparses contribuèrent à constituer les féministes en cercles et clubs, peu après la Révolution Française, dans laquelle de nombreuses femmes jouent un rôle déterminant : 
Olympe de Gouges


  • Olympe de Gouges publia la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, en 1791, en réponse à la version masculine de 1789, mais surtout à la suite du Roman de la Rose écrite par Jehan de Meung.


  • Théroigne de Méricourt participa à la prise de la Bastille (l'Assemblée Nationale reconnaitra d'ailleurs ses actes à leur juste valeur, en lui offrant symboliquement une épée d’apparat, attribut jusqu'à alors réservé aux hommes).
  • La marche sur Versailles, qui ramena Louis XVI à la capitale, fut organisée par des femmes.


Lorsque la France entre en guerre dès 1792, des femmes se battent aux frontières, et des clubs de femmes se créent à Paris. 

Leurs membres participent activement à toutes les manifestations politiques de l'époque, jusqu'à ce que la voix des féministes soit réprimée lors de l'arrivée au pouvoir de Napoléon Ier, début XIXè siècle. Mais cette répression est essentiellement le fait de la classe politique, beaucoup plus qu'une prise de position sociale et civile. En effet, la population française dans son ensemble partage alors plutôt les positions de Nicolas de Condorcet et de ses suiveurs, qui revendiquent le droit de vote des femmes au nom des droits naturels inhérents à l'être humain. 

Quinze ans après la fin des guerres napoléoniennes, la Révolution de Juillet voit se développer un nouveau féminisme militant. En effet, le Code Civil et la Constitution de la Monarchie de Juillet privent la totalité des français de la plupart de leurs droits, et le combat des femmes rejoint alors celui des défenseurs des ouvriers. Ce n'est qu'après la Révolution de Février et la promulgation de nouvelles lois sur la liberté de la presse, que le militantisme féministe retrouve un second souffle via la parution de journaux entièrement dédiés au militantisme féministe.

Leurs protestations sont finalement entendues, et les femmes se voient ouvrir le droit au même travail que les hommes. Elles élisent des déléguées à la Commission du Luxembourg (une commission qui siège au palais du Luxembourg à Paris, chargée de réfléchir à une nouvelle organisation du travail pour le confort des ouvriers), elles proposent des améliorations de leurs conditions de travail, la mise en place de crèches et de restaurants d'entreprise...



C'est dès 1850 que nait ce qui sera appelée la "première vague féministe", dont le but est de réformer les institutions afin de permettre à la femme une égalité d'accès à l'éducation, au travail, à la maitrise pleine et entière de ses biens matériels, au droit de vote. Cette première vague concerne plusieurs pays d'Europe ainsi que les USA, et prend fin, dans chaque pays, avec l'obtention du droit de votes aux femmes, dont la date diffère selon les pays, 1948 étant la dernière. 


La "seconde vague féministe", née dans les années 1960, verra notamment l'apparition du féminisme radical. Cette nouvelle forme de féminisme affirme l'existence du patriarcat, une société dont tous les codes (civils, moraux, politiques, économiques, sociaux) sont créés exclusivement par et pour les hommes afin d'exercer une domination pleine et entière sur les femmes via des mesures oppressives, reléguant la femme au seul et unique rôle d'"usine à enfants". 
Le féminisme radical entend inverser la tendance, et transformer le patriarcat en matriarcat afin d'oppresser les hommes.

La "troisième vague féministe" voit le jour dans les années 1980, voire 1990 pour certains. Cette troisième vague est souvent critiquée, y compris par des féministes, à cause de la désunion et de l'absence de cause commune du féminisme en général, les féministes se fragmentant alors en petits groupes menant de multiples combats.



Selon certains, nous serions entrés dans la "quatrième vague féministe", qui serait née autour de 2010 avec la démocratisation des réseaux sociaux (on parle notamment de "féminisme hashtag"). 

Kira Cochrane, journaliste et romancière britannique, écrit que les féministes 2.0 sont principalement des adolescents et des jeunes adultes, et que leurs combats se concentrent essentiellement sur le harcèlement (sexuel et non-sexuel, public et en milieu professionnel), le "body shaming" (notamment grossophobie, mais pas que), la représentation sexiste de la femme dans les médias (notamment dans la publicité), le e-sexisme, et l'intersectionnalité (concept qui définit plusieurs causes associées de discrimination, comme par exemple le fait d'être une femme ET noire). 





Dans l'article suivant, nous aborderons le féminisme moderne, ses causes, ses différentes formes, ses conséquences, ses déviances. 

À la semaine prochaine !

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