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FAQ - La route solaire

FAQ - La route solaire





Les routes solaires pourront supporter des tanks ?

Les tanks modèle Abrams M1A2 pèsent environ 68 tonnes. C'est à peine plus de la moitié que ce que nos panneaux ont supporté durant les tests. 

Quand j'étais chez les Marines, j'ai été assigné à une troupe de réservistes stationnés au Japon. J'ai eu l'idée de placer des patins de gomme sous les chenilles des tanks, pour qu'ils puissent passer sur les autoroutes sans causer le moindre dommage à l'asphalte. Les Routes Solaires supporteront sans problème un convoi de tanks !





Quelle est la durabilité des panneaux des Routes Solaires ?

20 ans. Ce sont les cellules solaires qui posent les limites : elles pourraient continuer 30 ans de plus, mais c'est la fin de leur cycle de fonctionnement.





Qui possèdera l'électricité produite par les Routes Solaires ?

Tout simplement ceux qui détiendront la propriété des routes : 

Allées, terrasses, devanture : le propriétaire de la maison concernée
Parkings de magasins : le propriétaire du magasin
Tarmacs : l'aéroport
etc.

Pour les routes, c'est plus compliqué : certaines sont privées, d'autres appartiennent à la ville, à la communauté de communes, au conté, à l'état, ou au gouvernement fédéral. Aussi bien, la ville peut devenir fournisseur d'énergie, ou bien les fournisseurs d'énergie pourraient se mettre à faire des routes. 





En ce qui concerne les deux-roues, ne risquent-ils pas de glisser sur les panneaux de verre ? Et pour les poussettes, rollers, skates, fauteuils roulants, etc. ?

Alors, on a deux types de surfaces :
1) Une surface piétonne semi-lisse, qui peut stopper un véhicule lancé à 60km/h sur la distance légale (testé sur mouillé)
2) Une surface avec des picots en forme d'hexagone, plutôt faite pour les grandes routes, qui stoppe une voiture lancée à 120~130km/h sur la distance légale (testé sur mouillé).

Nous en avons discuté avec les ingénieurs civils qui ont conduit les tests, et ils nous ont certifié que ces tests concernaient les camions, les voitures, les bus et cars, et les deux-roues (motorisés et non-motorisés). Donc en gros, si vous ne glissez pas sur le revêtement traditionnel, vous ne glisserez pas sur nos plaques de verres.

La surface piétonne est destinée plutôt aux allées privées, trottoirs, pistes cyclables, parkings, etc. Notre prototype est plutôt destinée aux grands axes. Scott (cofondateur du projet, ndt) a fait du vélo dessus, sans le moindre problème.


Surface d'un panneau de parking.





Et concernant les traces de pneus ? Est-ce que ça ne risque pas de bloquer les rayons solaires ?

Nous n'avons pas pu officiellement conduire de tests sur cette question, par manque de budget.
Mais on s'est quand même posé la question, en effet, et voilà ce qu'on a fait : on a pris une chaussure à semelle de gomme, et un pneu de vélo, et on a marqué deux morceaux de route, un traditionnel (asphalte), et un de nos panneaux en verre. 
Un simple petit coup de doigt, et la gomme sur notre panneau est partie sans problème. En revanche, pour la marque sur le revêtement traditionnel poreux, rien à faire. 

Selon nous, le prochain passage d'un véhicule suffira à fragiliser une éventuelle trace de pneu, qui sera désintégrée avec la prochaine pluie. Mais on aimerait bien faire des tests sur ce sujet, quand même. 





Utilisez-vous des métaux rares ? Est-ce qu'il en restera assez sur Terre ? Est-ce que ce sera toxique ?

Alors, on a aucune connaissance dans ce domaine, mais on a prévu d'engager un ingénieur qui nous aidera. L'un de nos objectifs premiers, c'est l'écologie. Donc nos circuits sont très simples, et ne contiennent que d'infimes traces de cuivre. Pas d'or, pas d'argent. Et on peut utiliser n'importe quel type de cellule solaire, avec nos panneaux. Avant que le projet ne parte en production, on devra bien peser les pours et les contres concernant chaque type de cellules, et chaque matériau à utiliser. 

L'Institut des Matériaux Dangereux (Critical Materials Institute, un labo qui travaille sous la juridiction du Ministère de l'Energie amériacin, ndt) a été mandaté pour résoudre le problème de la pénurie des métaux rares. Son labo crééra des technologies pour découvrir des nouveaux gisements de métaux rares, ou des substituts, et développera aussi des méthodes avancées de recyclage.
Le labo pourra également prédire les pénuries à venir.





Comment une route solaire va pouvoir générer ses propres revenus ?

-Via la production d'énergie
-En transportant l'eau de pluie traitée vers les municipalités ou les cultures
-En louant à des entreprises nos couloirs de câbles (téléphone, internet, TV, etc.)
-Via la pub, sur les parkings, grâce aux LED configurables
-En faisant payer les entreprises et les particuliers pour la recharge de leurs véhicules électriques

Et il y a sans doute plein d'autres choses, auxquelles nous n'avons pas encore pensées !





Quel poids peuvent supporter les panneaux ? Un semi-remorque, c'est pas léger !

À la base, on avait penché pour 80.000 livres (~36t, ndt). C'est censé être le maximum légal pour un semi-remorque. Mais on habite dans un pays de bûcheronnage, et un ancien conducteur de camion de bûcheron nous a précisé que dans les bois, il n'y avait pas de balances, et que son record personnel était 124.000 livres (~56t, ndt). 
Alors on a décidé de partir sur du 150.000 livres (~68t, ndt). Puis on a appris que les compagnies pétrolières avaient une autorisation spéciale, au niveau du transport de matériel, et que leurs camions pouvaient peser jusqu'à 230.000 livres (~105t, ndt). Donc on s'est décidé pour 250.000 livres (~113t, ndt).

Les simulations 3D et les tests en situation réelle montrent tous que nos panneaux tiennent le choc à ce poids, et même au-delà.


Scott et son tracteur, sur sa terrasse en panneaux.






Comment vous stockez l'excédent de la production d'énergie des panneaux ?

Notre prototype utilise le "stockage virtuel" : en gros, l'excédent d'énergie est stocké dans les panneaux pendant la journée, puis il est utilisé pendant la nuit. C'est essentiel, dans la mesure où les panneaux ont besoin d'être chauffés justement la nuit, surtout dans les pays du nord, aux fortes précipitations neigeuses. 
Après, on peut aussi ajouter n'importe quelle forme de courant électrique, ou même des appareils dédiés au stockage de l'énergie. Par exemple, on peut placer des batteries ou des éoliennes dans nos couloirs de câbles, pour que nos clients puissent y avoir accès facilement. 
Sur notre prototype, on a décidé de ne pas utiliser de batteries. On n'a pas envie que notre projet laisse des tonnes et des tonnes de batteries pleines de plomb (entre autres) dans son sillage.





Quid de la pollution lumineuse causée par les LED ?

C'est l'une de nos préoccupations principales. L'intensité des LED peut être diminuée, elles peuvent même être éteintes, si aucun véhicule ne circule. Selon nous, le mieux, c'est d'activer les LED 500m devant et 250m derrière chaque véhicule. Comme ça, si vous voyez les LED s'allumer sur l'autre voie, vous savez que vous n'allez pas tarder à croiser un autre véhicule (pratique pour adapter l'éclairage de ses phares, ndt).


Exemple d'application de la route solaire : toute la signalisation visible sur la route vient des LED.






Vous parlez de la possibilité, pour la route solaire, de recharger les véhicules électriques qui y roulent, rendant ces véhicules beaucoup plus autonomes, et donc, plus pratiques à utiliser. Mais si tous les conducteurs américains s'équipent en électrique, ça va consommer beaucoup d'électricité...la route solaire va suffire à une telle demande ?

Excellente question. La demande en énergie va effectivement énormément augmenter, à mesure que de plus en plus de conducteur passeront sur de l'électrique. 

Cependant, ça va prendre beaucoup de temps avant que toutes les routes ne deviennent solaires, et aussi beaucoup de temps avant que l'électrique ne remplace totalement le moteur à explosion. Les deux technologies évolueront en même temps, et il se passera deux choses : 

1) Les véhicules électriques deviendront de plus en plus efficaces, et ils consommeront beaucoup moins d'électricité. De plus, pouvoir se recharger via la route signifiera que leurs batteries seront plus petites et plus légères, allégeant donc le poids du véhicule, donc une consommation réduite d'autant.

2) Les routes solaires seront de plus en plus efficaces pour récupérer et stocker l'énergie solaire. À l'heure actuelle, les cellules qui captent et restituent 18% de l'énergie sont monnaie courante, et elles ne coûtent rien. Nous utiliserons toujours la dernière technologie disponible pour nos panneaux, et petit à petit, les cellules seront plus petites et plus efficaces. Si, pour une quelconque raison, l'utilisation surpasse la production, alors nous ajouterons de l'énergie éolienne, hydro-électrique, ou n'importe quoi qui soit renouvelable. 



Vous faudra-t-il détruire totalement les routes traditionnelles, pour votre système ?

Alors, non. C'est une supposition assez répandue, dès qu'on parle de ce projet. En accord avec nos valeurs environnementales, nous ferons tout pour utiliser les routes traditionnelles en tant que fondations, pour les routes solaires. Tous les ingénieurs à qui nous en avons parlé ont recommandé cette approche. 

Mais il est évident que les couches de soutien doivent être plus épaisses pour les routes, et beaucoup moins pour tout ce qui est allées privées ou trottoirs. 

Il nous faudra engager des ingénieurs pour déterminer quoi faire sur chaque site, si on peut laisser les routes existantes, ou bien s'il faut tout enlever. Dans ce dernier cas, les matériaux retirés seront recyclés.





Ces panneaux doivent coûter cher. Et si les gens les volent ?

Chaque panneau possède son propre processeur, qui communique sans fil avec les panneaux qui l'entourent. Ils se surveillent les uns les autres, en cas de dysfonctionnement ou de problème. Même à supposer que quelqu'un réussisse à retirer un panneau de la route et à l'emporter, le panneau en question continuera à communiquer avec les autres panneaux les plus proches. La route saura, avec une grande précision, où a été le panneau, et à quelle vitesse il s'est déplacé. Les autorités n'auront plus qu'à aller cueillir le voleur où, le cas échéant, récupérer le panneau volé.





Combien coûtent vos panneaux ?

Impossible de le dire pour l'instant. On est en phase 2 du contrat avec l'administration fédérale routière, et nous analyserons les coûts de production de notre prototype en juillet. À partir de là, on pourra déterminer le coût nécessaire pour une production en série.





Mais les cellules solaires produisent du courant alternatif, non ? Comment les entreprises et les particuliers vont pouvoir s'en servir ?

En effet : les cellules solaires produisent du courant alternatif. Mais nous utilisons tous du courant continu. L'électricité est donc systématiquement convertie, mais le procédé de conversion occasionne des pertes. 

Le truc amusant, si l'on peut dire, c'est qu'aucun appareil électrique ne fonctionne avec du courant continu ! Certes, on les branche dans des prises qui fournissent du courant continu, mais tous les appareils (électronique, électro-ménager, hi-fi, TV, tout tout tout !) contiennent un convertisseur interne, qui convertit le courant continu fourni, en courant alternatif. Et bien sûr, ça occasionne une nouvelle perte.

Si nous devenons une société basée sur l'énergie solaire, la meilleure chose à faire serait de transformer notre fourniture d'électricité en courant alternatif. Ainsi, l'énergie produite par les allées, les parkings, les routes, les terrasses, les terrains de jeux ou de sport, ne subirait aucune perte liée à la double conversion que nous utilisons aujourd'hui. 

En plus, l'inutilité des convertisseurs internes aux appareils permettrait des coûts de fabrication, et donc de vente, réduits...
Moins de perte d'énergie, et plus d'économie : on a tout à y gagner !





Ce serait pas plus simple de mettre des sortes de voûtes au-dessus des routes, pour les panneaux solaires ? Pas besoin de rouler dessus, comme ça !

Très mauvaise idée. Les coûts seraient monstrueux, vu qu'il faudrait, en plus, continuer à entretenir les routes traditionnelles. S'il fallait payer pour les deux, les impôts augmenteraient dramatiquement, et en plus, notre réseau routier resterait ce qu'il est : vétuste et plein de défauts. 
En plus, niveau confort (un "toit" au-dessus de chaque route) et sécurité (des centaines de milliers de piliers le long de toutes les routes), c'est pire que tout.

Dans les pays du nord, où il faudra chauffer les panneaux pour que la neige ne bloque pas la captation des rayons solaires, ce serait encore pire : il suffit que le système de chauffe ait la moindre panne pour que le poids de la neige risque de faire s'écrouler la voûte sur la route. 

Sans parler de tous les à-côtés, comme l'éclairage LED des routes solaires, et l'entretien des routes traditionnelles (rebouchage des trous, peinture, panneaux divers, et les retards et les trajets rallongés liés aux travaux de cet entretien). 





Votre système est décentralisé. Pourquoi est-ce si important ?

La plupart des systèmes énergétiques sont centralisés : l'énergie produite est envoyée dans une usine exprès, et de là, dispatchée partout, sur de longues distances. Et ça occasionne des pertes monumentales. On parle ici des centrales électriques et nucléaires, des fermes d'éoliennes, des champs de panneaux solaires, des barrages, etc.


Et ça occasionne aussi des risques en terme de sécurité : piratages informatiques, attaques terroristes, par exemple, sur UN SEUL SITE, peuvent priver une très grande partie d'un pays de toute son électricité.

Alors qu'avec un système décentralisé comme le nôtre, l'énergie est utilisée tout près de là où elle est produite. Par exemple, l'excédent des routes solaires peut alimenter les batiments qui bordent les routes en question. 
Supposons que la route soit littéralement coupée, par une bombe par exemple. Au niveau de la perte d'énergie, c'est zéro : chaque partie de la route continuera à produire de l'énergie.





En hiver, est-ce que les cellules solaires pourront alimenter les éléments de chauffe des panneaux ?

Nous avons designés nos panneaux pour que le chauffage soit alimenté par le stockage virtuel, et pas par les cellules en elles-mêmes : les deux systèmes fonctionne indépendamment. Parce que le chauffage et les LED doivent fonctionner principalement la nuit, quand les cellules ne peuvent pas produire d'énergie.

Actuellement, nos panneaux sont des hexagones qui produisent 36 watts, avec une surface couverte à 69% par les cellules solaires. Quand les panneaux partiront en production, avec une surface couverte à 100%, on atteindra les 52 watts. Et ils pourront produire encore plus d'énergie quand on ajoutera le système piézoélectrique (marcher sur les panneaux produira de l'énergie, ndt). De plus, l'augmentation de la production d'énergie ira aussi de pair avec l'augmentation de l'efficacité des cellules solaires.

On a testé le chauffage en alimentant les panneaux avec une batterie de 72 watts...et c'était beaucoup trop : les panneaux étaient chauds au toucher. 
Il faut qu'on expérimente encore de ce côté, pour déterminer le voltage minimal nécessaire au strict dégivrage des panneaux : il est inutile de les chauffer à 70 ou 80°, comme le système de dégivrage d'un pare-brise. Juste assez pour empêcher l'accumulation de neige et de glace (une trentaine de degrés ?).

Bien sûr, le chauffage consommera beaucoup plus d'énergie que ce que les panneaux pourront produire en nuit ou avec un temps un peu trop couvert. Mais n'oubliez pas que le chauffage ne sera activé que s'il y en a besoin : il peut bien faire -20° dehors, peu importe...tant qu'il n'y a pas de pluie ou de neige, le chauffage n'est pas nécessaire.

La quantité d'énergie produite par un panneau dépend du taux d'ensoleillement. Et la quantité d'énergie requise par le chauffage dépend de la température et des précipitations. Les pays du nord devront déterminer si une sécurité accrue et l'élimination des corvées de déneigement, de pelletage, de salage/sablage des routes est un bon investissement.

Sous certaines latitudes, très au nord, ce ne sera peut-être pas le cas. Même si, d'un autre côté, il est difficile de mettre un prix sur tous les aspects d'un hiver plus agréable grâce à des routes chauffées !
Quoi qu'il en soit, chaque commune/comté/état, chaque propriétaire pourra choisir comme il le veut. Une fois que la production des panneaux commencera, nous aimerions créer une équipe dont le travail sera de prospecter les éventuels clients, et de leur fournir tout un tas de données pour les aider à choisir au mieux.

En ce qui concerne les climats plus chauds, ils n'auront pas (ou très peu) besoin du système de chauffage.


Le système de chauffage. Les panneaux enneigés ont leur système éteint.
Les panneaux propres ont leur système allumé.






Comment vous remplacerez les panneaux endommagés sur les grands axes types voies rapides, autoroutes, etc. ?

Vu que notre système est modulaire, la réparation et le remplacement de panneaux sera infiniment plus facile et plus rapide que l'entretien des routes traditionnelles. Il faut savoir qu'aux USA, chaque année, ce sont plus de 160 milliards de dollars de productivité qui sont perdus, parce que des employés sont coincés dans des embouteillages causés par des travaux sur les routes...

Comme on l'a dit précédemment, chaque panneau communique sans fil avec les panneaux qui l'entourent. Si un panneau cesse de communiquer, les autres rapportent le problème. Ce sera un truc du style : "Nationale 38, kilomètre 12.7, panneau numéro A013C419 : pas de réponse".

Chaque panneau entier pèse environ 110 livres (~55kg, ndt). Un seul employé peut en emmener un fonctionnel dans son véhicule, enlever le panneau KO, reprogrammer le nouveau et le placer, le tout en quelques minutes. Puis l'employé repart avec le panneau endommagé, pour l'emmener dans un atelier de réparation. Pensez au temps qu'on gagne, par rapport au rebouchage d'un vulgaire nid de poule !





Et si un parking est plein, ou qu'il y a beaucoup de trafic sur une route...comment les panneaux vont-ils produire de l'énergie ?

Oui, ça causera une perte, c'est certain. Mais un trafic même très intense ou un parking plein n'auront que très peu d'impact sur le système de production. 


Cette photo a été prise dans le comté d'Orange, en Californie, à une heure de grande affluence. Même comme ça, on voit bien qu'une bonne partie de la route reste exposée au soleil.




Cette photo-là, c'est le Tyson's Corner, en Virginie (immense centre commercial dans la banlieue de Washington DC, ndt). Observez bien le parking, particulièrement la section incurvée. Toutes les places sont occupées, mais il reste une très grande surface exposée. 



Utilisez Google Earth pour zoomer sur n'importe quelle route ou parking, ce sera la même chose. 
On a fait le calcul, une fois, pour un grand centre commercial, avec un grand parking rempli. Eh bien même comme ça, les panneaux exposés produisent plus que toute l'énergie nécessaire au centre commercial.

En voyageant à travers le pays, pour parler de notre projet, on a vu des dizaines, des centaines, voire des milliers de kilomètres de routes vides, sans le moindre trafic. Alors les routes très fréquentées et les parking plein n'auront qu'un impact très négligeable sur l'efficacité de la route solaire.





Comment cette technologie pourrait être utilisée pour rendre les passages piétons plus sûrs ?

Les cellules de charge sont des appareils électriques qui peuvent déterminer la pression exercée sur une surface. En d'autres mots, ce sont des balances. L'ajout de cellules de charge à nos panneaux peut transformer chaque panneau en balance : les cellules de charge envoient au processeur les données de la pression exercée sur chaque panneau.

Lorsqu'un piéton descend du trottoir et pose le pied sur l'un de nos panneaux de passages piétons, le processeur signale à tous les autres panneaux du passage piéton que quelqu'un ou quelque chose est en train de traverser. Tous les panneaux du passage piéton peuvent alors s'allumer ou se mettre à clignoter, indiquant aux véhicules approchant que quelqu'un (ou quelque chose) traverse la route...même par une nuit noire sans lune, ou si le piéton est habillé comme un ninja !!

En plus, les panneaux de passages piétons peuvent communiquer avec les panneaux de route qui se trouvent devant les véhicules approchant, pour allumer un gros "RALENTISSEZ" avec les LED.





Est-ce que la route solaire peut aider les véhicules sans pilote, comme les Google Cars ?

Oui. On a eu la chance incroyable de monter dans une de ces voitures sur leur campus, à Mountain View, Californie. On a adoré ça, et on a vraiment envie de tout faire pour aider cette technologie.

Nos panneaux, se trouvant à une lattitude et une longitude fixes, permettent de connaitre exactement la position d'un véhicule sans pilote, de manière bien plus précise qu'avec une communication satellite (le GPS, par exemple). 
Google pourrait aussi entrer les données de localisation de chacun de nos panneaux dans son appli Google Maps, et les utiliser pour baliser les routes.





Votre parking à vous, il produit combien d'énergie ?

Notre parking équivaut à un champ de panneaux solaires de 3600 watts, avec seulement 69% de la surface couverte de cellules solaires. L'énergie passera à 5200 watts avec une surface à 100% couverte. La quantité d'énergie produite dépend bien sûr totalement de l'ensoleillement, et ça varie selon les endroits, les saisons, etc.


Scott et sa femme, sur leur terrasse de panneaux solaires.






En quoi les routes solaires peuvent aider les véhicules électriques ?

Elles peuvent faire beaucoup de choses ! Celle qu'on préfère peut aider à adopter les véhicules électriques définitivement. Parce que les EV (Electric Vehicle, ndt) ont quand même deux énormes inconvénients : l'autonomie d'abord, et ensuite, le fait que pour les recharger, on utilise de l'électricité issue des énergies fossiles.

Les routes solaires et les parkings pourront permettre de recharger ces EV avec une énergie propre et renouvelable, celle du soleil. Imaginez un instant que des grandes chaines de fast food comme Taco Bell ou une grande enseigne comme Walmart équipe tous ses parkings avec nos panneaux solaires, ça fait du deux-en-un : on aurait des endroits pratiques pour recharger les EV tout en mangeant ou en faisant les courses. Et toujours avec une énergie propre et renouvelable.

Et ça peut aller plus loin encore. Si une infrastructure autoroutière était développée avec la route solaire, les EV pourraient se recharger tout en roulant, grâce à la beauté de l'induction mutuelle (la variation de courant électrique dans un circuit - la route - qui créé l'apparition d'une tension électrique dans un autre circuit - celui de la voiture). Chaque EV équipé de ce système pourrait récupérer du courant des plaques d'induction des routes solaires. Cette technologie existe déjà, mais impossible de placer ces plaques d'induction sur les routes traditionnelles. Nos panneaux peuvent embarquer ce système, ce qui pourrait grandement nous aider à nous passer totalement des énergies fossiles...





Pourquoi ne pas cantonner ce projet aux endroits où il ne neige pas, histoire de ne pas avoir à vous soucier de l'énergie du chauffage ?

On aurait pu, oui. On va avoir un marché potentiel absolument énorme dans les états du sud et les pays au climat chaud, tout en gardant notre produit suffisamment viable même pour les endroits où il neige. Mais on vit dans le nord, et il nous est arrivé, comme à tout le monde, de glisser, à pied comme en voiture, sur des routes verglassées. Et on voulait absolument s'attaquer à ce problème.

On savait le nombre d'accidents potentiellement évitables, si on arrivait à incorporer le chauffage à nos panneaux. Quand on a allumé le chauffage pour la première fois, cet hiver, sur notre terrasse, on a été stupéfaits de voir nos panneaux totalement déneigés (et même complètement secs au toucher), et on a décidé d'attaquer le problème de la neige.





Comment vous allez garder les panneaux propres, et quelle sera la perte pour les panneaux sales ?

On a eu la chance de conduire une expérience à ce sujet, récemment. On a eu une petite période de grosse sécheresse, et tout était couvert de poussière, y compris les deux panneaux solaires classiques qu'on a placés sur le toit. On en a nettoyé un seul des deux, pour voir la différence de production d'énergie.

Eh bien, le panneau propre a produit pas tout à fait 9% de plus que le panneau sale. Alors, même si effectivement, garder les panneaux des routes solaires propres peut être une gageure, ça ne posera pas un si gros problème que ça.

La plupart des routes traditionnelles à circulation rapide restent propres, grâce aux véhicules qui balaient la plupart des petites particules de poussière. Exception faite, bien sûr, des tâches de liquides (huile, liquide de transmission, etc.). 
Mais il existe un élément naturel, très courant, appelé le dioxyde de titane, qui transforme ces substances liquides en poudre. C'est utilisé assez couramment sur les façades des bâtiments, pour les garder propres. Asperger notre route solaire avec du dioxyde de titane (ou quelque chose de similaire) pourrait résoudre ce problème. 
Une fois qu'on aura engagé une équipe, on mettra des gens sur ce problème...et ils trouveront sûrement des solutions auxquelles on n'a même pas pensé jusque là.

Il y aura des obstacles évidents, comme les tâches d'huile, les vents de sable, les débris déposés par des tornades, etc.
Le pire scénario : si tout le reste échoue, on pourra remplacer les chasse-neige par des véhicules de nettoyage (les machins avec les grosses brosses qui réveillent les chômeurs à 9h du mat', ndt). On les utilise ici, dans l'Idaho, au printemps, pour retirer le sable placé en hiver.





Vous avez pensé à ajouter des éléments piézoélectrique à vos panneaux ?

On expérimente, ça et des thermocoupleurs. Ces deux appareils peuvent produire de l'énergie 24/24h.





Pourquoi vous ne commencez pas avec quelque chose de plus simple, comme les parkings, les allées, etc. ?

Ou nous pose souvent cette question. Et ça a évidemment toujours été notre intention de commencer par là. On ne veut pas risquer de devoir changer tout en cours de route, et de s'apercevoir de ça alors que nos panneaux équipent de grands axes routiers !
Une fois que la réussite sera au rendez-vous avec les voies lentes comme les parkings par exemple, on se mettra aux voies résidentielles, rues, avenues, allées, etc. Les voies rapides, les grands axes et les autoroutes, c'est l'objectif final.





Qu'allez-vous faire au niveau de la traction ? Quand il pleuvra par exemple ?

Naturellement, tout le monde se figure glisser sur une plaque de verre pleine d'eau ! 
En réalité, l'un des points principaux de nos panneaux, c'est leur texture qui permet une traction et une adhérence au moins égale à celles de l'asphalte des routes traditionnelles. Même sur du mouillé. On a toujours hésité à appeler ça du verre, mais bon...c'en est quand même. 

On a envoyé des plaques texturées à un labo d'ingénierie civile universitaire, pour des tests de traction. Et les tests ont montré que nos plaques étaient capables de stopper une voiture roulant à 60km/h, sur mouillé, sur la distance légale requise. On a alors designé une surface encore plus agressive, et un jour, on a reçu un appel du labo : notre plaque avait carrément bousillé le moteur du British Pendulum Testing (un appareil qui sert à tester l'adhérence d'un revêtement, ndt) ! On a alors fait marche arrière, et on est arrivé à une surface capable d'arrêter, sur mouillé, un véhicule lancé à 120km/h, sur la distance légale requise.





Vous ne recevez pas de propositions d'investisseurs, intéressés par votre projet ? Pourquoi demander de l'aide sur Indiegogo (site de crowdfunding, ndt) ?

Si, nous recevons beaucoup de messages d'investisseurs, ou même d'acheteurs. On nous a fortement conseillé de ne pas accepter de petits investissements, et nous craignons de perdre le contrôle si nous faisons entrer de gros investisseurs. De la même façon, nous ne voulons pas devenir des fournisseurs de grossistes ou de distributeurs, de peur que ceux-ci nous forcent à délocaliser nos usines de fabrication.

Notre contrat avec l'Administration Fédérale des Autoroutes prend fin en juillet 2014, et à ce moment-là, si nous n'avons pas atteint notre objectif via Indiegogo, nous devrons réfléchir à faire entrer des investisseurs dans notre projet. Cette idée de financement participatif nous a été suggérée par un nombre très grand de personnes qui nous soutiennent.
Nous avons toujours pris très au sérieux la protection de notre vision de ce projet : créer des emplois aux USA au lieu de délocaliser, avant d'ouvrir d'autres usines dans les autres pays. De cette façon, nous pourrions aider l'économie des endroits où nous nous implanterons, en créant des milliers d'emplois. 
Nous avons une vision assez claire de l'ambiance de nos usines, des sortes de campus avec une atmosphère positive. Nous souhaitons recycler autant de matériaux que possible, et garder tout notre process aussi écologique que possible. 
Sans investisseur externe, nous n'aurons pas à nous inquiéter de perdre de vue ces objectifs.





Quel genre de choses vous avez testé, durant votre contrat avec l'Administration Fédérale des Autoroutes ?

Le point essentiel était l'intégrité de nos panneaux. Nous devions avoir la certitude qu'ils avaient suffisamment d'adhérence, de force et de solidité, pour supporter les énormes camions de notre pays.

Nous avons donc testé la traction, la résistance à la charge, et la résistance à l'impact, dans divers labos de tous le pays. Et tous les tests ont été passés haut la main.

Nous avons également mené des tests sur la création de schémas des LED, la communication sans fil, et bien d'autres choses encore.





Quelles sont les différentes applications possibles de vos panneaux ?

En plus des routes, il y a aussi les parkings, les allées, les trottoirs, les pistes cyclables, les terrasses, les terrains de jeux, les tarmacs, les parcs d'attraction, les voies piétonnes, les terrains de sport, les abords des piscines, les stades...en gros, n'importe quelle surface en extérieur sur laquelle on peut marcher ou conduire.
On peut aussi les placer aux endroits sinistrés par des catastrophes naturelles, pour fournir le minimum d'urgence en électricité et en éclairage.





Quel sera le résultat d'un séisme sur une route solaire ?

Bien que nous n'ayons pas eu la chance de conduire des tests en ce sens, un tremblement de terre peut être catastrophique pour n'importe quel type de route.

Basiquement, une force capable de détruire une route traditionnelle aura un effet similaire sur une route solaire. À ceci près que la perte de production d'énergie sera minime : seuls les panneaux endommagés cesseront de produire.

Nous aimerions aussi discuter avec des sismologues, voir si nous pourrions embarquer, dans nos panneaux, une sorte de capteurs qui pourraient récolter des données sur les séismes. De cette façon, les routes solaires pourraient avertir les usagers de la route de l'arrivée d'un séisme.

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