Opera.

Quand t'en as marre de lire des merdes sur un truc que t'aimes, t'as deux solutions. 
Comme la première est encore illégale (mais j'espère que le génocide de cons va bientôt être dépénalisé), on se rabat sur la deuxième.

Le logo actuel d'Opera.

Je vais donc vous parler d'Opera, un navigateur Internet.

Et on va commencer par un petit historique, évidemment.

Tout commence au début des années 90, dans les locaux de Televerket, le France Télécom norvégien. 

Jon Stephenson von Tetzchner et Geir Ivarsoy, les deux futurs fondateurs d'Opera, sont membres d'un groupe de R&D (Recherche et Développement, bande de nuls) qui bosse sur la création de ODA, un système de stockage et de recherche de documents numériques (genre le truc tout pourri que vous avez sur les pc poussifs de la bibliothèque municipale).

Malgré son efficacité, ce système sera abandonné. 

Mais nos deux gugusses, persuadés que Mosaic, l'un des tout premiers navigateurs web (et celui qui a popularisé la navigation sur le web), n'est pas adapté à une navigation optimisée et en constante évolution, décident de créer un nouveau navigateur web en se basant sur leur précédent bébé, ODA. 

Fin 93, le tout premier prototype de leur navigateur est fonctionnel.

Fin 95, Televerket, devenu depuis une SA à actionnaires, change de nom pour Telenor.

Nos deux compères fondent la compagnie Opera Software, avec leur navigateur MultiTorg Opera, qui utilise le système MDI (plusieurs sous-fenêtres dans la "fenêtre-mère" d'un logiciel) et une barre latérale pour faciliter la navigation entre chaque sous-fenêtre.

C'est simpliste, mais le navigateur web à onglets était né ! 

Le building de la société Opera Software, à Oslo.

Pour rappel, à cette époque, Firefox n'existait pas, Chrome encore moins, et Internet Explorer...bah il existait pas non plus ! Hé ouais ! On avait Mosaic en fin de vie, Netscape qui devenait le leader, et Safari dit "le poussif" sur les Macintosh.

Opera fait son petit bonhomme de chemin, en rajoutant au fil du temps de nombreuses fonctionnalités.

Ainsi, fin 2005, la version 8 d'Opera, qui utilise le moteur de rendu Presto, alors le moteur le plus efficace et le plus développé, bien que pas le plus rapide (créé par Opera Software hein, quand même), inclut un client bittorrent, un client mail, un gestionnaire de téléchargements, un gestionnaire de favoris, des extensions, un client IRC, des widgets (possibilité d'afficher une horloge, la météo, des notes, etc. au sein même du navigateur, un peu comme sur l'écran d'accueil d'un smartphone aujourd'hui), les onglets, le speed dial, la gestion de thèmes visuels créés par les utilisateurs, la synchronisation des données du navigateur pour récupérer toute sa config sur un autre ordinateur (les débuts du cloud !), la barre de recherche et d'adresse unifiée (hé oui, ça aussi c'est d'eux...), et j'en oublie...

À cette époque : 

-Internet Explorer : 
version 6. Anecdote : devant l'énorme fail de cette version (et des précédentes), l'équipe de développement est dissoute fin 2005...

-Firefox : version 1. 
Ce logo sera conservé jusqu'à la version 3, en 2009.

-Chrome : n'existe pas.

En abandonnant Presto pour WebKit, le moteur utilisé par Chromium et Chrome, Opera fait peau neuve et se sépare de la plupart de ses fonctionnalités.

Chromium, c'est quoi ?

Chromium est un navigateur libre créé par Google, et sur lequel se basent plusieurs autres navigateurs, dont Chrome. 
Pour créer Chrome, Google a ajouté à Chromium diverses fonctionnalités : visionneuse PDF, Flash player, pisteurs, etc.
Opera, depuis sa version 15 est aussi basée sur Chromium.

Avec sa version 15, en 2013, Opera abandonne la totalité de ses fonctionnalités annexes, pour se concentrer strictement sur la partie navigation web. Parallèlement, Opera Software lance le logiciel Opera Mail, pour remplacer le client mail qui a disparu du navigateur. Malheureusement, ce logiciel, petit, simple, efficace, bien plus pratique et intuitif que cette merde d'Outlook Express, disparait en 2017...

Aujourd'hui, Opera en est à sa version 63.

Le navigateur est extrêmement optimisé. Plus rapide et moins gourmand en mémoire et en ressources système que Chrome et Firefox, il intègre par défaut un bloqueur de pubs particulièrement efficace, un VPN gratuit et illimité (qui n'a pas à rougir face aux géants payants), et une messagerie FB et WhatsApp intégrée.

Fin de l'historique ! 

Et en fait j'ai tout dit quoi...
Utilisant le même moteur de rendu que Chrome (Blink), Opera est aujourd'hui aussi rapide que le navigateur de Google, et beaucoup plus sécurisé (même s'il ne l'est pas autant que Firefox).
En revanche, à l'inverse de Chrome et Firefox, sa gestion mémoire est beaucoup plus optimisée (si vous avez moins de 8Go de RAM et l'habitude d'avoir plus de 10 onglets ouverts, Chrome doit être une horreur), il est ultra-simple d'utilisation, il inclut par défaut une fonctionnalité "do not track" (le truc qui empêche un site de savoir de quel site vous venez) depuis quasiment sa création, et son VPN intégré, 100% gratuit et illimité, vous permet de contourner le blocage régional de Youtube, entre autres choses. 

Chrome est une passoire, et Firefox est devenu au fil du temps une usine à gaz, difficile à configurer correctement pour des utilisateurs lambdas. 

Mais du coup, avec tous ces avantages sur les autres, y a un truc que je me demande...pourquoi Opera a environ 2% de parts de marché, là où Chrome en a plus de 60% ? 

Vous devriez peut-être vous poser la question aussi...
Chrome n'est pas le seul navigateur, et il est loin, très loin d'être le meilleur ! 
Il est peut-être temps de changer... ;)

Pour aller plus loin :
Von Tetzchner, le co-créateur d'Opera, a quitté Opera Software en 2015, suite à un désaccord avec la version 15 d'Opera, qui a abandonné la quasi-totalité des fonctionnalités populaires d'Opera 12. Il a créé l'entreprise Vivaldi Technologies, et le navigateur Vivaldi. Celui-ci, actuellement en version 2.7, a pour but d'offrir un navigateur moderne en remettant au goût du jour des fonctionnalités populaires présentes dans Opera 12. Le navigateur est extrêmement configurable, mais de manière très simple. Le navigateur est dispo en version desktop, ou mobile, pour Android. Testez-le !