Aujourd'hui, il y a eu une grève nationale du personnel hospitalier qui a touché environ les deux tiers des cliniques privées. Les grévistes sont principalement des internes, appuyés par quelques personnes de tous les corps de métier lié au médical : chirurgiens, anesthésistes, gynéco, obstétriciens, généralistes, infirmiers, etc. On sait tous à quel point tous ces métiers peuvent être difficiles. Mais on sait tous également que les gens en haut de l'échelle, tels que chirurgiens, médecins (généralistes ou spécialistes), ou anesthésistes, touchent des salaires astronomiques. Alors quelles sont les raisons de cette grève ?
Entrer dans le corps médical, cela demande beaucoup d'études et beaucoup d'efforts. Même pour faire partie du personnel le moins qualifié, les infirmiers, c'est une formation Bac+3. Pour devenir chirurgien titulaire, il faut compter onze ans : six années d'étude, auxquelles s'ajoutent cinq années d'internat.
Et l'internat est une sorte de test, d'épreuve finale pour mesurer la résistance, la volonté et la détermination du futur titulaire. Les pauvres internes subissent tout : des gardes de parfois plus de 48h, les tâches les plus ingrates pour peu que les titulaires les aient dans le pif...
Et une fois titularisés, ça n'est pas tellement mieux, puisque les chirurgiens sont les esclaves des aléas de la vie qui arrivent à ceux qui passent sous leurs bistouris. C'est ainsi que le personnel hospitalier dépasse allègrement les 35h, ce qui est autorisé dans leur branche, avec une limite à ne pas dépasser cependant, cette limite étant régie par les normes européennes (et fixées aux alentours de 60 ou 70h par semaine, il me semble).
En ce qui concerne les médecins en cabinets, s'ils sont bien plus proches des 35h que les personnels hospitaliers, il n'est pas rare qu'ils les dépassent eux aussi.
Les raisons de cette grève sont, principalement, que l'on veut retirer aux personnels de la santé le droit de facturer des dépassements d'honoraire à leur convenance.
Ainsi, ce soir, dans le journal de France 2, on a donné la parole à trois acteurs de la santé. Le premier était un anesthésiste réanimateur, dont le salaire était de 10.000€ par mois. Nets. Ce professionnel nous expliquait que ses semaines de travail, c'était pas 35h, c'était plutôt entre 60 et 80h, "je comptais justement le mois dernier", ajoute-t-il. Et de finir en disant que ça n'était pas normal, parce que du coup, au vu de son salaire, ça lui faisait l'heure à 35€.
Le second et le troisième étaient un obstétricien et un urologue, dont les salaires étaient légèrement inférieurs, et qui expliquaient que leur spécialité respective obligeait un contact particulier avec le patient. Ainsi l'urologue nous racontait que, sa spécialité touchant à l'intime, il lui fallait instaurer une certaine relation de confiance avec son patient, et qu'un rendez-vous durait plutôt entre 20 minutes et une demi-heure, contre 5 à 10 minutes pour un généraliste ou un autre spécialiste.
Après le reportage, un invité nous expliquait que le salaire des professionnels de santé, notamment de toutes les personnes qui interagissent avec le patient dans le bloc opératoire (donc chirurgiens et anesthésistes principalement), était bouffé, pour une proportion de 50 à 60% environ, par les charges fixes inhérentes à la profession, la plus grande part de ces charges étant destinée à leur assurance, celle qui les couvrent en cas de bourdes, et dont les prix auraient été multipliés par plus de 15 en vingt ans.
Les revendications des personnels de santé seraient mal comprises par le grand public. En effet, selon une étude, les actes médicaux et chirurgicaux les plus courants et les plus pratiqués ne rapporteraient pour ainsi dire rien à ceux qui les pratiquent (varices, appendicites, petites amputations, par exemple), voire seraient pratiqués à perte, si les honoraires fixés par les plafonds de remboursement de la Sécu sont respectés.
D'où la volonté, bien compréhensible, de pratiquer des dépassements d'honoraire, surtout quand c'est autorisé.
Néanmoins, s'il existe d'énormes disparités de salaires entre les chirurgiens, les plus pauvres d'entre eux, sans dépassements d'honoraires, gagnent environ 25.000€ par an, soit un salaire de plus de 2.000€ mensuel, net bien sûr. Ces chirurgiens représentent environ le quart des plus bas salaires parmi les chirurgiens. Les plus riches, eux, gagnent aux alentours de...264.000€ par an, nets toujours.
Et ils se plaignent.
Tous.
Y compris les plus riches.
Alors, il faudrait qu'on m'explique quelque chose. Les professions médicales, n'ont-elles pas pour unique vocation, quelle que soit leur spécialité, d'aider et de sauver les êtres humains ?
Certes, il est normal qu'ils en vivent : c'est un travail, tout comme n'importe quelle autre profession.
Mais...n'y a-t-il que moi qui trouve immoral que ces corps de métier, non seulement comportent autant de riches, mais en plus comportent les plus hauts salaires de France ?
Suis-je le seul à être choqué de voir que non contents d'être richissimes, ces gens-là en réclament encore plus sous le prétexte fallacieux que leurs charges fixes leur bouffent la moitié de leur salaire ?
Putain, vous êtes là pour sauver des vies ! Pas pour vous enrichir sur le dos des pauvres, bande de merdes !
Combien de gens seront morts, aujourd'hui, à cause de votre grève ? Combien de gens auront souffert le martyr à cause d'une opération urgente reportée ?
Et combien de pauvres se retrouveront encore plus dans la merde, à cause d'une journée de plus à payer la chambre, les transfusions, les anti-douleurs et autres joyeusetés ?
C'est ça, votre but dans la vie ? Gagner du fric ?
Ou c'est aider les gens, sauver des vies ?!
Vous me dégoûtez tous autant que vous êtes, bande de petites merdes.
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