Historique :
Les 6 et 9 juin 2024, tous les États européens ont voté pour élire leurs députés qui siègeraient au Parlement Européen.
La France a vu un vote massif en faveur du RN, à hauteur de 31.37% des voix. Est arrivée en 2ème place la coalition Besoin d'Europe (incluant notamment la liste de la majorité présidentielle), avec 14.60% des voix.
(Source : https://results.elections.europa.eu/fr/france/ 3ème graphique, clique sur la France)
Suite à ce vote, Jordan Bardella, président du RN, a exigé d'Emmanuel Macron, Président de la République, qu'il fasse jouer le processus démocratique devant ce rebattement des cartes : le peuple français s'est exprimé en faveur du RN, alors que le parti d'extrême-droite ne se trouve ni à la tête de l'État, ni au gouvernement, et est un parti d'opposition minoritaire au sein de l'Assemblée Nationale.
Macron, devant ce résultat et prétextant une décision réfléchie de longue date, annonce le 9 juin au soir, la dissolution de l'Assemblée Nationale, provoquant alors des élections législatives anticipées le 30 juin et le 7 juillet.
Le 1er tour des élections législatives, le 30 juin, semble avoir été une (mauvaise) surprise pour les Français : le RN est arrivé en tête, avec plus de 5pts d'avance sur son adversaire direct, LFI.
Pourquoi "semble" ?
Parce que depuis presque 25 ans, à chaque élection, c'est le même schéma qui se répète : le 1er tour voit un vote massif en faveur du parti d'extrême-droite.
Face à ce résultat désastreux, les différents partis de gauche ont, comme à leur habitude depuis presque 25 ans, décidé de jouer les castors en faisant barrage. Ils ont opéré leurs traditionnelles magouilles anti-démocratiques, parmi lesquelles :
- désistements
- alliances douteuses entre différents partis qui ne se supportent pas
- campagnes de diffamation
- propagande anti-RN (notamment via la création d'un site web : https://www.tourdefrancedelahonte.fr/, créé par le parti Renaissance, rien que ça)
Les manœuvres anti-démocratiques ont payé : au 2nd tour des élections, l'Union de la Gauche "gagne".
Pourquoi des guillemets ?
Hé bien parce que ce n'est pas aussi simple !
Voici la carte du résultat des élections par départements : https://elections.bfmtv.com/
En termes de nombres de départements, le RN l'emporte haut la main : 36, contre 26 pour le NFP.
En termes de nombre de votants également : https://www.resultats-elections.interieur.gouv.fr/legislatives2024/ensemble_geographique/index.html
8.745.104 voix en faveur du RN, contre 7.005.502 pour l'UG (Union de la Gauche), soit presque 2 million d'écart.
Ensuite, il faut aussi s'intéresser au nombre de sièges ainsi obtenus par chaque parti, comparativement au nombre de sièges déjà possédés, avant ces élections.
Voici un petit tableau pour comparer :
Partis | AVANT | APRÈS | Évolution |
---|---|---|---|
NFP | + de 200* | 182 | -20 environ* |
RN | 88 | 143 | +55 |
Majorité présidentielle | 245 | 163 | -92 |
* : Le NFP regroupant divers partis de gauche et n'existant que depuis quelques jours, son total de sièges avant cette élection législative est difficile à quantifier précisément. |
Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_députés_de_la_XVIe_législature_de_la_Cinquième_République (si tu te poses la question : oui, espèce d'enculé de tes morts, j'ai compté un par un pour le NFP et la majorité présidentielle, vu que chacun regroupe plusieurs partis. De rien.)
https://elections.bfmtv.com/
Comme on le voit, l'Union de la Gauche a perdu quelques sièges, la majorité présidentielle en a perdu beaucoup, ce sont eux les grands perdants de cette élection, alors qu'ils avaient la majorité relative jusque là.
Le RN, de son côté, en a gagné un grand nombre, renforçant ainsi sa position au sein de l'hémicycle.
Malgré un nombre de sièges plus élevés pour le NFP à cause du jeu des circonscriptions, le grand gagnant de cette élection est bel et bien le RN.
Bien que Bardella n'ait pas obtenu la majorité absolue, comme il l'aurait souhaité afin de devenir Premier Ministre, la manœuvre du Président, considérée comme hasardeuse et stupide par un grand nombre de détracteurs du RN (en particulier les partisans de LFI), s'est avérée désastreuse pour le camp présidentiel et l'extrême-gauche-qui-refuse-d'être-considérée-comme-extrême : la position du RN est clairement renforcée, et le parti d'extrême-droite pourrait bien être le seul parti d'opposition valable pour une alternance.
Le Président Macron n'a plus qu'à choisir son Premier Ministre.
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